Explorations pétrolières
Le danger est inévitable selon l’AVG
L’alliance « Voahary gasy » (AVG) a recommandé d’arrêter l’exploration et l’exploitation du pétrole con-conventionnel dans les sites de Bemolanga et de Tsimiroro. Toutes les activités liées à l’exploration ont actuellement des effets néfastes non seulement sur l’environnement et les richesses en biodiversité mais surtout sur la santé des communautés environnantes.
Le danger est inévitable. La dégradation de l’environnement est considérable comme la destruction des ressources forestières et la perte importante des ressources halieutiques dans les villages situés entre Maintirano et Morafenobe. L’émission de gaz à effet de serre a triplé favorisant le changement climatique. S’y ajoute la pollution de l’eau des rivières de Manambao et de Ranobe à cause de l’exploration du pétrole de Bemolanga, et de Manambolomaty et d’Ankondromena à cause de l’exploration des huiles lourdes de Tsimiroro. Et le pire, l’exploration qui produit de la fumée toxique affecte aussi la santé humaine provoquant des maladies respiratoires et du sang ainsi que des cancers.
D’après les témoignages de Jean-Pierre Ratsimbazafy, gestionnaire du site du Saf/FJKM dans la région Melaky, « les impacts négatifs de l’exploration pétrolière sont déjà ressentis par les populations si on ne parle que du tarissement des sources d’eau, du manque de site servant de pâturage pour les éleveurs de bovidés si le projet de traitement des produits pétroliers est réalisé. La contamination du canal de Mozambique par des produits toxiques n’est pas à négliger, causant la perte des ressources halieutiques ».
La vigilance est de mise
Pour l’AVG, la situation est préoccupante est nécessite de la vigilance. Le danger est là. Des démarches ont été entamées par l’alliance pour interpeller les autorités et les sociétés concernées comme Total et Madagascar Oil sur la gravité des dégâts occasionnés par l’exploration du pétrole non-conventionnel, a expliqué le coordonnateur national de l’AVG, Andry Andriamanga. L’état des lieux actuel risque d’exposer les communautés environnantes des sites de Tsimiroro et de Bemolanga à un grave danger. Sur les 54% de la superficie de Madagascar propice à des activités d’exploration pétrolière, 45% sont déjà occupées, touchant notamment les parties Ouest et Sud-Ouest de l’île. Les activités menacent les aires protégées dont les forêts sèches « Ala Maika » à forte endémicité d’espèces floristiques et faunistiques.
Pour pallier le problème, l’AVG a émis des recommandations dont la première consiste à arrêter l’exploitation et l’exploration du pétrole non conventionnel et à produire du bitume pour la construction d’infrastructures routières. Concernant cette dernière idée, l’alliance a noté que la décantation des sables bitumineux nécessite 3 à 5 barils d’eau, soit 143.100.000 litres d’eau par jour pour avoir un baril de pétrole pour Bemolanga. Et de 2 à 18 barils d’eau, soit 228.960.000 litres d’eau par jour, pour extraire un baril d’huiles lourdes pour Tsimiroro. En fait, cette région souffre non seulement de manque d’eau et mais aussi des eaux toxiques polluées qui sont déversées dans les rivières. L’AVG propose également de réduire la dépendance à l’énergie fossile et d’avoir une vision à long terme sur la politique énergétique, la politique de transport et la Charte environnementale.
Noro Niaina
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